Nord de l'Equateur

...Ça y est nous voici dans l'émisphère Sud, rendus depuis 2 semaines en Equateur, le changement a été assez marquant d'avec sa voisine la grande Colombie que nous avons quittée une pointe de regret au cœur. Ayant passé la frontière l'avant veille du nouvel an, grâce à l'émulation ambiante des préparatifs aux réjouissaces ce sentiment d'entre-deux lorsqu'on quitte un vécu dense s'est assez vite estompé... Notre première halte dans la ville d'Otavalo  nous a rappelés à l'ordre sur le sujet récurrent du changement dans le voyage, ailleurs rien n'est jamais mieux ni moins bien: c'est juste différent...En effet Otavalo n'est rien d'autre qu'une petite ville qui sans son incroyable marché du Samedi ne nous aurait pas permis d'atterrir les 2 pieds dans la réalité de cette région de notre nouvelle destination. La bien nommée place des Ponchos devient alors le centre névralgique d'un rassemblement de commerçants en tous genres dont le flux envahit la quasi totalité des rues la ville, et où les vendeurs ambulants arrivent même à se faufiler dans la foule pour venir faire la pige aux détenteurs d'étals pourtant installés dès l'aube. L'activité commerciale semble ici inscrite dans les gènes de la population car les échanges et ventes s'y pratiquent depuis la période pré-incaïque.

   Nous avons ensuite repris non pas la route mai la piste ( nous ne perdons rien de nos bonnes habitudes.. ), pour retrouver les splendeurs de dame nature autour des Lagunes de Mojanda et du volcan Fuya Fuya. C'est ensuite la vallée des roses qui s'est offerte à nos yeux en direction de la ville de Cayambe et du majestueux volcan portant le même nom lequel volcan s'impose à vos yeux tel un paquebot géant à l'arrivée dans un port. La vallée des roses, il va bien falloir en dire un mot car la face cachée de ce titre "évocateur" n'est autre qu'un enfer déguisée en Serres géantes et inaprochables où le travail à la chaîne et ses conditions auraient pour résultat dans notre chère France 300 jours de grève par an. Libération a consacré un article sur le sujet au vu des dommages sur la santé de ces travailleurs exposés aux pesticides et cadences infernales. L' Equateur est le premier exportateur mondial de Roses, ces mêmes roses que l'on trouve chez nous à 3 euros et plus la pièce sont vendues ici sur les marchés 1 dollar et demi le bouquet de 25, cherchez le Hic..!?

   Quito nous a ensuite accueillis au rendez-vous des Overlanders au parc la Carolina, immense espace généreusement offert par une riche donatrice  M A Urrutia (..dépourvue dhéritiers ) à condition qu'il soit aménagé en espace de loisirs  son vœu a été exaucé pour le bonheur de tous. La capitale nous a retenus en son sein durant quelques jours pour nous y faire découvrir de nouveaux trésors artistiques et joyaux de l'architecture coloniale. Située à une altitude de 2850m la ville et ses banlieues comptent plus de 2 millions d'habitants et s'étendent sur une quarantaine de kilomètres sur un mode d'urbanisation n'ayant de prime abord pas une apparence chaotique. Ce long cortège d'agglomérations est dominé par le volcan Pichincha dont l'approche est facilitée par un téléphérique permettant de passer en quelques minutes de la vie urbaine à l'évasion en haute montagne au dessus des nuages... Son presque voisin  le géant Cotopaxi situé à peine 70 kms plus loin, malgré un bivouac frileux passé aux aguets nous est apparu juste quelques minutes, nous laissant aimablement le temps de faire quelques photos.

   Après plus de trois mois passés entre 1000 et 3500m d'altitude et le plus souvent gratifiés d'au moins une belle averse quotidienne, l'irrésistible envie de rejoindre la côte, nous a orientés vers l'Ouest face au Pacifique avec ses villages de pêcheur, ses plages interminables, le fracas du ressac au moment où le sommeil nous emporte avec le vent du large... Bienheureux de ce nouveau contexte, un beau cadeau nous y attendait, assister au jeu favori des enfants du cru: concours non pas des chateux de sable mais de vrais volcans de sable avec fumerolles... bon sang mais c'est bien sûr!!!

   En attendant la future étape qui nous mènera aux îles Galapagos: les polaires, chaussettes et coupes-vent ont laissé place aux tenues très très légères !